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  • Vive l’adolescence !

    Posté le 28 septembre 2009 Pierro 2 commentaires

    Pour bien commencer cette nouvelle semaine, une critique d’un film que j’ai vu hier et que j’ai beaucoup aimé : Fish Tank.

    Fish Tank
    Film britannique de Andrea Arnold

    Elle jure comme un charretier, ne tient pas en place, décroche un coup de boule aux importunes. Mais parfois, un éclair d’innocence passe dans ses yeux. C’est Mia (Katie Jarvis, vraie révélation), jeune ado rageuse de 15 ans, rebelle sans cause d’une banlieue prolétaire blanche d’Angleterre. Elle vit avec sa jeune mère, encore immature et volontiers portée sur la bouteille, et sa petite soeur, concurrente sérieuse dans le championnat d’injures.

    Horizon barré. Le film mise, pourtant, sur son héroïne en même temps que sur l’actrice. D’abord, Mia fait des merveilles dans la danse hip-hop, répète seule dans son coin, sue sur ses figures. Et puis, il y a Connor (Michael Fassbender), le nouveau mec – très sexy – de sa mère qui s’installe un moment à la maison. A son contact, Mia relâche la tension…

    Andrea Arnold avait signé un premier film, Red Road, conceptuel et assez froid. Cette fois, on s’attache aux personnages, tous pourvus de défauts, mais non stigmatisés – pas même Connor le lâche. Le film prend des tours souvent inattendus, échappe au béton et gagne la campagne au bord de l’eau, dans un semblant de joie familiale.

    Malgré les épreuves, la sauvageonne s’adoucit, s’humanise. Le film raconte, mine de rien, un processus de maturité, qui passe par la confiance en soi, le soutien, l’amour. La réalisatrice combine finement tableau social et imaginaire poétique. Au milieu du tumulte, des disputes qui dominent, affleurent de beaux instants de douceur. Pour preuve ces séquences de ralentis, vagues de désir où Mia se sent portée, caressée, soulevée vers le haut comme une plume.

    Jacques Morice – Télérama.fr

    La bande annonce :

    Le site officiel : Fish Tank (En Anglais)

    A très vite !

    Pierro

  • Tarantino le retour !

    Posté le 19 août 2009 Pierro Pas de commentaires

    Un film de Tarantino, un de plus, à voir sans hésiter ?

    Quelques infos avant :

    Inglourious Basterds,
    film américain de Quentin Tarantino

    Le changement dans la continuité… L’expression sied assez bien au parcours de Quentin Tarantino. C’est quelqu’un dont chaque film est un rendez-vous très attendu, depuis Reservoir Dogs (1992), et qui crée à chaque fois la surprise, non seulement en injectant quelque chose de neuf, de jamais vu, dans les genres qu’il aborde, mais en brouillant son image. Tarantino est un cas rare de cinéaste star qui ne capitalise pas. Deux exemples : après le triomphe de Pulp Fiction, il prend son public de court avec Jackie Brown, nettement moins spectaculaire, mais très personnel, emmené par des seconds couteaux vieillissants. Aujourd’hui, dans la foulée de Boulevard de la mort, festival au féminin de la bagnole et de la tchatche, qui le consacre comme un véritable musicien du dialogue argotique, il choisit un niveau de langue autrement plus soutenu. Qui n’aurait pas déplu à Goethe et Guitry réunis.

    En général, dans les films de guerre américains, on parle l’anglo-américain et that’s all right : s’il arrive que les nazis parlent l’allemand, celui-ci est caricatural. Inglourious Basterds, lui, se fait un principe d’honorer non pas une langue, mais trois – l’anglais, l’allemand, le français -, avec un bonus – irrésistible ! – en italien. Honorer, c’est-à-dire en valoriser les nuances phonétiques et les accents. On en a vite une idée avec le colonel Hans Landa (Christoph Waltz), monstre de suavité, l’homme qu’on aime haïr. Un chasseur de juifs méthodique et polyglotte, qui débarque dans une ferme française, au moment de l’Occupation, avec la conviction qu’une famille juive y est cachée. Le nazi s’entretient longuement avec le fermier en parlant d’abord un français impeccable. Puis décide, avec l’accord de son hôte, de passer à l’anglais ! Petit jeu de la part de ­Tarantino, pense-t-on. On a tort : c’est un stratagème de plus.

    Cet interrogatoire vire de fait à la torture psychologique, raffinée et cocasse, les circonvolutions et les digressions servant d’instruments cuisants. De l’action, des fusillades, le film en comporte, mais on s’y bat surtout avec des mots. La plupart des séquences sont des joutes d’esprit, à deux ou à plusieurs, autour d’une table, avec un bon verre de lait, de vin, de schnaps, de bière ou de whisky. On énumère, car le film est très gourmet, et ce jusqu’à la ­satiété. Un moment, le colonel Landa croise à Paris Shosanna (Mélanie Laurent), la seule rescapée du massacre de la ferme, qui a entre-temps changé d’identité. Le nazi l’invite à déguster un strudel avec de la crème. La caméra de Tarantino réalise alors des merveilles : jamais une pâtisserie n’a été à ce point appétissante et vomitive à la fois.

    Mettre fin à l’abjection du IIIe Reich par n’importe quel moyen, tel est donc l’enjeu. Les méthodes diffèrent. La plus brutale est à coup sûr celle des fameux « Bâtards ». Un groupe redoutable de soldats juifs américains menés par Brad Pitt : des mercenaires qui scalpent les nazis et leur tatouent sur le front, au couteau, une croix gammée. Primitif, sanguinaire, mais très efficace. Plus civilisée, la méthode du lieutenant britannique (Michael Fassbender), agent secret et ancien critique de cinéma (!), avec lequel on fait connaissance dans le gigantesque bureau de Churchill. Enfin, il y a la carte de la séduction : classieuse avec une actrice allemande aristocrate (Diane Kruger), qui espionne pour le compte des Alliés ; parisienne avec Shosanna, maintenant à la tête d’un cinéma.

    Tous ces personnages forment une parade où Tarantino exploite les archétypes des nationalités et les réinvente à sa sauce. Brad Pitt mâchonne, grommelle ; son puissant accent du Tennessee singe celui de Marlon Brando ou de Clark Gable. Dans un allemand impeccable, Diane Kruger se surpasse, plagiant Brigitte Helm ou Marlene Dietrich, notamment dans la séquence centrale de la taverne, où elle joue avec de vrais et de faux soldats allemands aux ­devinettes, une carte collée sur le front. Le plaisir et le frisson du jeu, le travestissement, les références culturelles…, c’est un concentré magistral de Tarantino.

    Si l’on ne se comprend pas, reste encore une langue commune : le cinéma. Pour le meilleur mais aussi parfois pour le pire, dès qu’il s’agit de propagande. Le cinéma, tout part de là : le début du film est un clin d’oeil au western italien. Et le dernier chapitre se déroule dans une salle où sont réunis Hitler, Goebbels, Bormann…

    Changer le cours de l’Histoire, la fiction le peut. C’est ce pouvoir formidable que ­Tarantino célèbre, en utilisant la matière même du cinéma – la pellicule nitrate, ­extrêmement inflammable – comme arme réelle de combat contre le nazisme. Antinazi mais germanophile, voilà l’ultime atout d’Inglourious Basterds, qui cite Pabst, a été tourné à Berlin, comprend pas mal de vedettes d’outre-Rhin (Daniel Brühl, Til Schweiger) et en révèle une : Christoph Waltz, très savoureux en génie du mal, justement récompensé à Cannes. Chapeau, Quentin. Beau geste, schöner film, happy end.

    Jacques Morice – Télérama.fr

    Une petite bande-annonce :

    Des liens pour en faire plus :

    A très vite,

    Pierro

  • A l’aventure !

    Posté le 2 avril 2009 Pierro Pas de commentaires

    Voilà, aujourd’hui c’est jeudi, les films de la semaine sont sortis et voici mon choix, pour l’instant basé sur les critiques que j’ai lues et la bande annonce :

    A l’aventure

    Lasse de son mode de vie actuel, une jeune femme décide de tout quitter. Elle fait alors des rencontres qui la mèneront vers de nouveaux plaisirs, mais aussi au seuil du fantastique.

    La bande annonce et une critique dans la suite…

    Lire la suite de cette entrée »

  • La Journée de la jupe

    Posté le 30 mars 2009 Pierro Pas de commentaires

    On le voit partout en ce moment : dans la presse, à la radio et à la télé donc je ne vais pas encore en parler pendant des heures, cependant, j’ai vu ce film mercredi dernier, et après Entre les murs de Laurent Cantet qui montrait pendant une année scolaire la vie au collège d’une classe de quatrième, celui ci s’attache à une journée particulière riche en enseignements.

    Je ne suis pas critique donc je ne vais pas essayer de vous démontrer ce que j’ai aimé et pas aimé, par contre, je peux vous conseiller d’aller le voir, et surtout, d’en parler autour de vous une fois que vous l’aurez regardé.

    Voici une très courte critique pour ceux qui ne voit plus de ce dont il s’agit…

    La Journée de la jupe

    D’emblée, la tension est présente, presque tangible. On la perçoit dans les gestes mal assurés d’une femme au visage las, qui tente de se frayer un passage au milieu d’ados chahuteurs – ses élèves. La classe de français commence en retard et dans le chaos. Et puis un revolver tombe du sac d’un petit caïd. A bout de frayeur et d’exaspération, Sonia Bergerac (Isabelle Adjani, parfaite) ramasse l’arme et braque les gamins (eux aussi très bien) qui lui en ont fait tant voir. A mesure que la pression augmente à l’extérieur de la salle où elle retient les collégiens, l’enseignante se transforme en justicière. Le racisme, la religion, le machisme, toutes ces choses pesantes et taboues sont étalées sur la table, pour le meilleur et pour le pire…

    Etrange film, sur le fil du rasoir, délibérément incorrect et remarquablement écrit. Si les premiers accents sont ceux de la comédie corrosive, le propos dérive inexorablement vers la tragédie. La Journée de la jupe n’est pas (qu’)une chronique aigre-douce sur la violence en milieu scolaire. C’est une fable réussie sur toutes ces peurs qui s’ancrent dans le quotidien et auxquelles on finit par s’habituer, faute d’oser en soigner les racines, alors qu’elles ne peuvent aboutir qu’à un désastre social et humain.

    Sophie Bourdais

    Pierro