La fausse interview de Sarkozy

Hasard de calendrier sans doute, mais comment ne pas s’étonner ? Le même jour Jean Pierre Elkabbach est reçu à l’Elysée pour interviewer le chef de l’Etat tandis que quatre journalistes sont convoqués par la police pour répondre de la diffusion sur internet d’une vidéo dans laquelle le même Nicolas Sarkozy tient hors antenne des propos qu’il préfèrerait oublier. Et pendant ce temps, sur France Inter, Stéphane Guillon en remet une couche.

Les vidéos et plus d’infos dans la suite…

Mais revenons à la vidéo incriminée, et visionnée à plusieurs centaines de milliers de reprises sur internet. Nicolas Sarkozy y apparaissait irrité parce qu’un technicien de France 3 ne lui avait pas rendu son salut avant une interview (le 30 juin 2008). On voyait aussi le chef de l’Etat sortir de son rôle en demandant goguenard au journaliste de France 3 Gérard Leclerc combien de temps il était resté “au placard”.

Le 8 juillet France 3 a déposé plainte pour “vol, recel et contrefaçon” après la diffusion sur internet, en particulier sur Rue89, de cette vidéo, ce qui vaut à quatre journalistes (deux de Rue 89 et deux de France 3) de devoir s’expliquer ce jour devant la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Quant à Guillon, il s’est offert ce matin une fausse interview de Nicolas Sarkozy que nous vous proposons de découvrir en vidéo.

Interrogé sur son choix d’un entretien avec Jean-Pierre Elkabbach plutôt que Nicolas Demorand (France Inter), le faux président (toujours Guillon) l’explique par ses connivences avec le journaliste politique d’Europe 1 :”Entre un ami qui vous invite à une discussion cordiale et un diplômé de science politique (Demorand) qui vous pose cinq fois la même question sous prétexte de ne pas avoir de réponses, je suis comme tous les Français : je n’aime pas qu’on m’emmerde au petit déjeuner”.

En guise de conclusion de sa chronique, Stéphane Guillon conseille les auditeurs de ne pas aller sur la radio privée afin d’écouter la “véritable” interview du président :”Sur Europe 1, le président va répéter les mêmes choses qu’ici, mais en beaucoup plus chiant”.

Pas très confraternel ce matin, Guillon, mais franchement drôle. Et il sait aussi se montrer bon prince, si l’on peut dire, en déclarant dans une interview à l’Express (qui sera en kiosque demain): “Nicolas Sarkozy a sauvé ma tête.” Et si c’était vrai? Et si l’ire présidentielle avait fait du chroniqueur de France Inter un martyr du sarkoysme ?

NouvelObs.com

Pierro