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Découverte musicale : Melody Gardot
Posté le 13 mai 2009 Pas de commentairesA écouter sans attendre : Who Will Comfort Me ?
Entendue lundi pendant Le fou du roi, je voulais partager cette découverte avec vous. Voici ce qu’on pouvait lire sur le site du Fou du roi :
Nous avions déjà reçue cette artiste originaire de Philadelphie lors de la sortie de son premier disque « Worrisome Heart ». Cette jeune femme a composé ses premières chansons sur son lit d’hôpital après un grave accident qui la laissera polytraumatisée pendant plusieurs mois. Elle vient de sortir son nouvel album « My One And Only Thrill » qui confirme tout son talent et rejoint ainsi le club des nouvelles étoiles du jazz comme Norah Jones ou Diana Krall.
Elle interprète « Who Will Comfort Me ? » en compagnie de Charles, Patrick, Brian et Kenneth et une reprise d’une chanson de Richard Rogers et Oscar Hammerstein intitulée : « It Might As Well Be Spring » accompagnés par Richard Lornac au piano.
Elle sera en concert le 13/05 à l’Alhambra à Paris et le 24/07 au Nice Jazz Festival.
Pour en savoir un peu plus sur elle :
A l’âge de 19 ans, Melody Gardot, jolie fille mince comme il y en a tant, tombe victime d’un terrible d’accident. Vélo contre 4 × 4 dans les rues de Philadelphie, Melody Gardot, née en 1985, ne fait pas le poids. Coma profond, polytraumatismes avec lésions cérébrales aggravées, dix-huit mois de lit à télécommande, elle expérimente le grand âge et la mort. Pour revenir à la vie, un médecin suggère la musicothérapie. Bloquée sur le dos, Melody Gardot ne peut gratouiller que sa guitare. Elle était pianiste de bar : « Petite, je chantais, mais personne ne voulait m’écouter ! Je passe une audition pour entrer dans une chorale, on me refuse. A croire que ma voix était horrible… », explique-t-elle, quelques jours avant son concert parisien à l’Alhambra, le 13 mai.
Sa voix parlée est douce, femme, enfant, aussi vive qu’une sauterelle, timbrée jusqu’au baryton. L’allure générale, d’une star, brushing trois fois par jour dans un style hésitant entre Catherine Deneuve et les personnages de la série télévisée « Dallas », couleur digne de Van Gogh, minceur préraphaélite, verres fumés, plus une nouvelle canne nacrée dont elle est, à juste titre, très fière.
La canne tient l’équilibre. Depuis l’accident, les verres la protègent d’une hypersensibilité au soleil qu’elle aime si violemment. Sur son lit de douleur, elle enregistrait de petites chansons. Un copain en balance une sur Internet, succès mondial. Melody Gardot s’en irrite, mais en profite pour s’entourer. Vince Mendoza, grand arrangeur de Los Angeles, orchestre son nouvel album, paru fin avril, My One and Only Thrill (Verve/Universal Music) : « Je voulais quelqu’un de la stature de Gil Evans. Il a disparu, malheureusement. Vince Mendoza est très éclectique, très sensible, il laisse venir la musique. » Et ces onomatopées qu’on assimile au scat ? « Non, je me sers de la langue des bébés, la langue d’avant le langage. »
« J’AI BESOIN DE ME TESTER »
En scène, fascinante de précision et de look (lunettes noires, crinière, canne, talons aiguilles, rouge baiser), elle commence par une chanson a cappella : « Je n’en fais pas une règle, mais souvent, j’ai besoin de me lancer ainsi : c’est pour me tester, tester le public et le lieu. J’attaque avec un spiritual, No More My Lord, qu’Alan Lomax, l’ethnomusicologue, avait fait enregistrer par une femme en prison. Je me retrouve seule, nue, et je vois loin, comme un marin met au point sa longue-vue. » Geste à l’appui.
Ce n’est pas du jazz, mais si le jazz d’aujourd’hui atteignait ce feeling tous les soirs, on n’en serait pas là. Depuis Berlin en mai 2008, où nous l’avions vue, pas mal de détails ont changé : « Je n’ai plus besoin de me battre avec mon corps. Ma voix ne me fait plus souffrir, et mes oreilles entendent davantage : plus de cordes, plus de tubas, plus de trombone. »
En dehors du jazz, de Radiohead, et de la musique brésilienne, qu’aime-t-elle ? « Le tango. C’est une merveille. Je souffre de vertige cinétique. Voilà pourquoi, en scène, je m’agrippe au micro. Plus la canne. Mais dans le tango, vous voyez, quand vous vous tenez comme ça, allez, vous poussez votre partenaire, de sorte que, même si je sens le vertige arriver, sa main ferme dans mon dos fait que je ne tombe pas. Alors, je peux danser… » Expérience faite. Sur l’album, on l’entend rire. Dans la vie, aussi.
Melody Gardot à l’Alhambra, 21, rue Yves-Toudic, Paris-10e. M° République. Le 13 mai à 20 heures. Tél. : 01-40-20-40-25. 34 €.
Site officiel : Melody Gardot
MySpace : Melody Gardot
Pierro
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